Les choses sérieuses commencent :24 avril, le «classico» UDPS-PPRD
Dans certains cerlces politiques, on soupçonne le PPRD de nourrir l’intention de torpiller l’initiative de l’UDPS, à l’image de ce qui s’était passé le 8 décembre 2010 à KInshasa, date annoncée du retour de Tshisekedi après 3 ans d’absence au pays, mais retenue aussi par le Chef de l’Etat pour s’adresser au Parlement réuni en Congrès.
C’est finalement à distance que l’UDPS, porte-étendard de l’opposition politique congolaise et le PPRD, locomotive de la Majorité Présidentielle, vont se défier. Le « classico » va se jouer sur plusieurs claviers : le taux d’affluence des militants ou combattants, le taux de participation des « alliés », le contenu du ou des messages du jour, le charisme des orateurs, le décor, etc.
L’on s’attend, le dimanche 24 avril 2011, journée commémorative de la fête de Pâques, à des mouvements de foule dans tous les sens, les uns pour tenter de rallier la Place Sainte Thérèse et les autres le Stade Tata Raphaël. Forcément, des dérapages sont à craindre. Aussi, la gestion des foules avant, pendant comme après le « match » exige un haut degré de professionnalisme et de neutralité de la part des éléments de la police nationale congolaise.
Le grand défi de Kimbuta
Une personnalité va se trouver totalement impliquée aussi bien à ce qui va se passer au Stade Tata Raphaël qu’à la Place Sainte Thérèse : André Kimbuta Yango. L’homme aura à gérer à la fois sa casquette de Gouverneur de Kinshasa et celle de président de la Fédération du PPRD/Kinshasa. Il sera appelé, à ce double titre, à garantir la sécurité à la fois des cadres et combattants de l’UDPS d’une part d’autre par de celle des cadres et militants de son propre parti.
Ses faits et gestes seront d’autant suivis que les observateurs seraient fort intéressés de savoir s’il sera en mesure de s’assumer aussi bien comme le patron de la protection des personnes et des biens dans la capitale que le célébrant principale de la « messe » du PPRD à N’Djili/Sainte Thérèse.
Un signal fort pour une campagne apaisée
Les sorties simultanées du PPRD et de l’UDPS, le 24 avril 2011, sont d’ores et déjà perçues comme annonciatrices d’une campagne électorale où les « poids lourds » de la scène politique congolaise ne vont pas se faire des cadeaux. Sa réussite constituerait un signal fort pour des élections apaisées, telles que souhaitées par la majorité des Congolais et de leurs partenaires étrangers.
Dans le cas où des incidents malheureux seraient enregistrés, il y aurait lieu de craindre le pire lors de la campagne électorale toute proche. Un mauvais signal parti de Kinshasa serait la preuve que le peuple congolais n’est pas encore mûr pour pratiquer la démocratie.
Un décor de violences, de chasse à l’homme ou d’obstruction au droit à la parole serait de très mauvais augure car, au-delà des élections, il y a un pays à reconstruire, des Congolaises et Congolais à réconcilier, la bataille de la paix intérieure à gagner, la dignité d’un peuple à réaffirmer.
Le dimanche 24 avril 2011 devrait faire date dans les annales de l’histoire nationale, si le PPRD et l’UDPS parvenaient à administrer au monde extérieur une leçon de tolérance politique, du débat contradictoire. La République n’a pas besoin d’être ramenée aux années noires de la dictature de Mobutu ni des conflits armés. Ce qui importe le plus pour le pays, c’est de consolider les acquis de l’Accord global et inclusif de Sun City, du processus électoral de 2005-2006, bref de ne pas hypothéquer les avancées de la démocratie naissance, réalisées sur base d’immenses sacrifices moraux, matériels et financiers.