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BANA CONGO
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24 mars 2007

Jean-Pierre Bemba : « J'espère qu'on reviendra à la raison... »

R éfugié à l'ambassade d'Afrique du Sud, Jean-Pierre Bemba a répondu d'une voix fatiguée aux questions du Soir. « Physiquement je vais bien, mais je constate que, pour la quatrième fois, j'ai été attaqué. C'est peut-être cela, la cohabitation à la congolaise... »

Sans faire allusion au comportement agressif de ses hommes qui dès le matin étaient sortis sur le boulevard du 30 juin, le sénateur Bemba rappelle que « vers 11 heures ma résidence a été attaquée par des militaires envoyés par Kabila. Je lui ai envoyé un message pour demander que cela cesse mais je n'ai pas été entendu. Vers 18 heures, sur les ondes de Radio Okapi, j'ai appelé au cessez-le-feu, mais les combats ont continué et cette nuit, à 3 heures du matin, alors que ma résidence le long du fleuve, qui avait été bombardée, était complètement détruite, je me suis résolu à demander l'asile à l'ambassade d'Afrique du Sud, pour ma famille et moi. J'attends encore mes enfants qui se trouvent toujours à l'école belge. Depuis que je suis ici, je n'ai évidemment plus le contrôle de mes troupes. »

L 'ancien vice président refuse d'appeler ses hommes des « milices », malgré leurs apparences brutales : « Ils portaient un badge de militaires, étaient régulièrement payés. Ce que je voulais, c'était pouvoir disposer d'une sécurité appropriée (plus importante que les douze policiers initialement proposés), des accords avaient été pris en ce sens entre les deux tours mais ils n'ont pas été respectés, M. Swing, le patron de la Monuc, en est le témoin. »

Le mandat d'arrêt pour « haute trahison » délivré contre lui et qui pourrait mettre fin à sa carrière politique étonne le sénateur Bemba : « Mais c'est moi qui ai été attaqué ! Ma résidence a été encerclée puis détruite. Je me considère plutôt comme une victime. Ainsi que je l'ai déjà dit, ce que je souhaite, c'est mener une opposition d'ordre politique. J'estime, comme sénateur, avoir un rôle à jouer dans ce pays, et je vous rappelle que je bénéficie d'une immunité parlementaire. Mais ce que je crains, c'est que le pouvoir en place ait pour objectif réel de vouloir neutraliser toute opposition politique. Enfin, j'espère qu'on finira par revenir à la raison. »

L'ex-vice président refuse évidemment de dire s'il reste quelque chose à négocier et il ignore que le bureau politique de son parti, le MLC (Mouvement pour la libération du Congo) entend se réunir au plus tôt pour analyser la situation et jouer son rôle sur le plan parlementaire. Ils pourraient se démarquer de Bemba l'impulsif, un ancien homme d'affaires qui avait passé cinq ans dans la rébellion avant de s'imposer comme le leader de l'opposition, recueillant 41,95 % des voix au second tour des élections.

Depuis son asile forcé, M. Bemba prend la communauté diplomatique à témoin : « Je me suis entretenu avec les ambassadeurs de France, du Portugal, de Grande-Bretagne, avec le patron de la Monuc... Ils connaissent la réalité des faits. » En revanche, il ne s'est pas entretenu avec le chef de l'Etat et s'en étonne : « Joseph Kabila est injoignable. Même pour William Swing, le patron de la Monuc, c'est devenu impossible... »

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