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BANA CONGO
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11 novembre 2008

Le chef rebelle Laurent Nkunda affirme respecter le cessez-le-feu

Kibumba, situé à la frontière entre le Congo et le Rwanda, est l'un des deux postes frontaliers contrôlé par les troupes rebelles de Laurent Nkunda. C’est aussi une zone importante d’échanges commerciaux entre les deux pays.

Les douaniers de Kibumba ont fui après que les rebelles se sont emparés du poste, il y a deux semaines. Depuis, la situation est calme. Mais les rumeurs faisant état d’infiltration de soldats rwandais sont de plus en plus nombreuses.

"Chaque jour, c’est le mouvement des va-et-vient des militaires rwandais, des miliciens, explique un habitant. La Monuc (Mission d'observation des Nations unies au Congo, ndlr) vient, il ne se passe rien. Ils ne parlent pas avec la population. Hier, il y a deux Blancs qui parlaient  anglais."

Ces deux hommes qui parlaient anglais sont des représentants des Nations unies. Ils ont confirmé à FRANCE 24 avoir vu un véhicule militaire entrer par ce poste. Mais la Monuc refuse de confirmer officiellement les allégations d’infiltration. Il s’agirait, selon leur porte-parole, de tirs transfrontaliers tout au plus.

Sylvie van den Wildenberg, la porte-parole de la Monuc, explique: "Nos Casques bleus ont vu et ont observé des troupes rwandaises et des tanks rwandais qui ont tiré en direction du Congo le 29 octobre."

La frontière n’a beau faire que 60 kilomètres de long et ne comporter que deux postes frontaliers, la MONUC ne veut toujours pas dire si l’armée rwandaise a commencé à infiltrer son voisin occidental.
Le général Laurent Nkunda a menacé lundi d'attaquer une force régionale africaine de maintien de la paix qui serait déployée en appui de l'armée congolaise au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette solution a été envisagée dimanche lors d'un sommet de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) pour tenter de mettre un terme aux combats dans la région.

Ces affrontements, qui ont déraciné des centaines de milliers d'habitants, font craindre une extension du conflit à des pays voisins, comme ce fut le cas lors de la guerre de 1998-2003.

Dans un premier temps, les dirigeants de la SADC, réunis à Johannesburg, ont décidé d'envoyer des conseillers militaires pour aider le gouvernement du président congolais Joseph Kabila.

L'organisation régionale enverra une force de maintien de la paix dans l'est de la RDC si nécessaire, et quand ce sera nécessaire, a déclaré son secrétaire exécutif, Tomaz Salamao.

Laurent Nkunda, dont les forces rebelles tutsies luttent contre l'armée régulière congolaise et les rebelles hutus des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a assuré que ce contingent serait bienvenu s'il ne prend pas parti et vient pour soutenir la paix.

Mais, a-t-il ajouté, "s'ils viennent et combattent aux côtés de l'armée régulière et des FDLR, ils seront affaiblis, ils partageront la même honte que le gouvernement de RDC. Si la SADC s'engage de la sorte, elle commettra une erreur".

"Je suis prêt à l'affronter", a-t-il souligné.

Rhétorique

Le déploiement d'un contingent de maintien de la paix, dont on ignore encore s'il agirait sous mandat de l'Onu ou séparément, reste pour l'instant très hypothétique aux yeux des experts militaires.

"C'est de la belle rhétorique, mais je ne suis pas certain que cela se produira", déclare Henri Boshoff, d'un institut de Johannesburg spécialisé dans les questions de sécurité.

Les Nations unies espèrent de leur côté envoyer 3.000 hommes en renfort de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), qui compte actuellement 17.000 casques bleus déployés sur l'ensemble du territoire, vaste comme l'Europe de l'Ouest.

Les rebelles de Nkunda justifient leur combat par la nécessité de protéger les Tutsis de l'est du Congo, menacés par les rebelles hutus impliqués dans le génocide rwandais de 1994.

Le Rwanda, qui a déjà envahi deux fois l'ex-Zaïre pour - officiellement - chasser ces combattants hutus, est accusé de soutenir les hommes du général mutiné. Il dément ces accusations et accuse en retour le gouvernement congolais de ne rien faire pour désarmer le FDLR.

La présence au Nord-Kivu de militaires visiblement bien entraînés et s'exprimant en portugais a également relancé les spéculations sur un soutien des troupes angolaises à l'armée gouvernementale, un soutien démenti par l'Angola.

Selon les spécialistes du conflit, le moyen le plus sûr d'éviter un nouvel embrasement est d'exercer de fortes pressions à la fois sur la RDC et le Rwanda afin qu'ils démobilisent les groupes rebelles rivaux.

La communauté internationale a déjà dépensé plusieurs milliards de dollars pour bâtir et maintenir la paix en RDC et ne pas s'engager aujourd'hui massivement sur le terrain diplomatique pourrait anéantir ces efforts, ont souligné récemment dans une note François Grignon et Fabienne Hara, respectivement directeur du programme Afrique et vice-présidente de l'International Crisis Group.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne réunis lundi à Bruxelles ont appelé à une solution politique, alors que de nouveaux combats ont été signalés par l'Onu dimanche entre les rebelles tutsis, les forces gouvernementales et leurs alliés Maï-Maï au nord de la ville de Rutshuru.

Les forces de Nkunda ont également combattu les miliciens rebelles hutus à Ngungu, à 60 km à l'ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

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