NORD-KIVU: CALME SUR LE TERRAIN, RECRUTEMENTS FORCÉS DES REBELLES

Ces derniers jours de fête se sont déroulés sans combats ni escarmouches dans le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, théâtre depuis plusieurs mois de l’offensive militaire lancée par le Congrès National de défense du peuple (Cndp) de l’ex-général Laurent Nkunda. C’est ce que réfèrent de façon concordante plusieurs sources locales, précisant que grâce à l’accalmie de ces derniers jours les civils font retour en nombre dans leurs localités d’origine d’où ils avaient fui alors que les combats sévissaient. Ces derniers jours, les dénonciations concernant des opérations de recrutement forcé se sont multipliées, menées dans la zone de Rutshuru, à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), désormais devenu le fief des rebelles du Cndp dans l’est congolais. Selon Radio Okapi, l’émetteur radiophonique des Nations Unies au Congo, la dernière signalisation d’hier concerne cinq garçons (y compris un mineur) emmenés de force par les hommes du Cndp près de Kiwanja alors qu’ils travaillaient aux champs. Selon des associations locales de défense des droits humains, les jeunes enlevés hier ainsi que les dix disparus auparavant de la zone seraient ensuite transportés dans un camp d’entraînement du Cndp, près de la frontière avec le Rwanda. Des responsables du mouvement militaire antigouvernemental, lié à Kigali, ont démenti aux micros de Radio Okapi toute accusation de recrutement forcé, soutenant que les responsables seraient des volontaires souhaitant créer des milices d’autodéfense. Cette thèse a été réfutée à l’émetteur radiophonique par le responsable de la Sécurité de la province du Nord-Kivu, qui soutient que de nombreuses preuves confirment effectivement les recrutements forcés. Récemment, quelques rapports des Nations Unies avaient accusé le Cndp de recrutements forcés et d’avoir recours à des mineurs dans ses propres rangs.